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iNTERVIEW EXCLUSIVE: Christophe Troucat

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Dans le cadre de la dernière année de Mr Troucat, proviseur du lycée français international de l'AFLEC, l'équipe du journal du lycée AFL’ECHO est allée à sa rencontre.

 

 Nous nous sommes donc plongés dans l’univers de cet homme mystérieux qui n’a pas hésité à retracer son parcours de neuf années de service dans notre établissement avec passion et modestie.

 

Cet entretien nous a permis de découvrir une personnalité chaleureuse et ambitieuse, mais surtout d’une grande générosité. 

1. Pourriez-vous, vous présenter en quelques lignes ?

 

     Pendant dix ans j'ai enseigné au collège, au lycée et à l'université en France en tant que professeur d'espagnol. À l'époque, je rêvais d’enseigner en Amérique du Sud, sachant que la langue officielle de l’Amérique Latine est l’espagnol excepté le Brésil il était rare de trouver un poste dans ma discipline. 

J’ai donc décidé de me pencher sur le bulletin officiel de l’Education Nationale pour me renseigner sur les postes à pourvoir et j’ai pu constater le nombre important d’offres d’emploi pour des fonctions de proviseur ou proviseur-adjoint dans les établissements français de l’étranger. C’est comme ça que j’ai donc décidé de passer le concours pour devenir proviseur.

A l’examen oral, lorsqu’on m’a demandé ma motivation j'ai dû mentir, parce que oui, je voulais rester professeur mais mon envie d’expatriation était bien plus forte.

 

  Le concours en poche, j’ai tout d’abord occupé le poste de personnel de direction, puis j'ai réalisé un stage en France en tant que principal de collège (de la sixième à la troisième). 

     J’ai par la suite postulé pour l’AEFE(ndlr: Agence d’Enseignement Français à l'Étranger)et obtenu un poste de proviseur à Santiago du Chili, puis au Liban à Beyrouth et ensuite Dubaï. Voilà mon parcours professionnel jusqu'à maintenant!

 

2. Quel a été le plus grand challenge/défi dans votre carrière d’enseignant d’abord, et de proviseur ensuite ?

 

    Faire aimer une langue, l’inculquer aux élèves ainsi que toute la dimension culturelle qui l’entoure était là un véritable challenge !

Dans la mission de proviseur mon défi c'était vous, puisque qu'à mon arrivée, en 2010, il y avait seulement sept classes de secondaires pour en compter vingt-sept aujourd’hui !

Au cours des années, nous avons également obtenue l’homologation de notre établissement par l'Education Nationale, mais aussi l’ouverture des sections internationales et des classes culturelles offrant aux élèves une plus grande diversité culturelle qui fait aujourd’hui toute la particularité de notre lycée. 

 

     Donc, mon plus gros challenge c’était d’être proviseur au lycée français international de l’AFLEC àDubaï.

 

3. Aviez-vous des attentes particulières en arrivant à Dubaï ? Quels ont été vos buts et objectifs en arrivant à l’AFLEC ?

 

Pas d'attente particulière en arrivant à Dubaï, mais le poste m'intéressait car c'était un tout petit lycée où il fallait construire à partir de pas grand-chose tout le secondaire ! 

 

4. Rencontrez-vous des difficultés à exercer librement votre métier face à des institutions locales de plus en plus rigides ?

 

Les institutions locales, notamment le KHDA sont certes strictes avec les inspections mais cela ne nous empêche en rien d’exercer notre métier. Mais au contraire, il nous permet d'évoluer et de progresser sur de nombreux sujets.

 

5. Avec votre expérience, vous avez dû en voir passer des réformes, que pensez-vous de la dernière réforme du lycée ? 

 

Pour ma part, je trouve celle-ci très intéressante parce qu’avec le système de contrôle continu comptant pour 40% de la note finale au baccalauréat, cela permettrait d'alléger la charge de travail et le stress procurés aux élèves par l’ancien examen du bac. 

Elle est également favorable aux élèves dans la mesure où elle leur permet de choisir des enseignements de spécialité, et donc à ne pas être limité par une série spécifique. 

Vous trouverez donc par exemple un élève de seconde qui pourrait faire un choix de matière telle que : l’histoire-géographie, l’humanité et les Sciences de la Vie et de Terre, trois disciplines lui permettant de faire S et ES à la fois ou encore un autre qui opterait pour l’anglais, les mathématiques et la physique-chimie soit un peu de S et de L. 

Pour conclure, je trouve cela très enrichissant pour les générations futures mais attendons de voir les résultats lors de la mise en application de celle-ci... 

 

6. Quelles sont vos qualités de leadership ?

 

Je dirai que j'arrive à mobiliser les professeurs pour faire des projets. Ils adhèrent à ma vision des choses. Partant de leurs idées nous arrivons à construire quelque chose, sans rien leur imposer.

Tous les projets viennent des professeurs et je les aide beaucoup à les réaliser. Donc je suis là pour que l’ordre soit respecté mais aussi pour leur apporter le soutien nécessaire lorsqu’ils en ont besoin, c’est normal. C’est ce qu’on pourrait appeler un leadership de collaboration.

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7. Que pensez-vous des élèves du LFI de Dubaï?

 

Je trouve qu’ils ont des facilités linguistiques extraordinaires avec l’anglais, le français, l’arabe parlé et enseigné à l'école mais aussi une multitude d’autres langues selon le profil et l’origine de l’élève. C’est une diversité culturelle incroyable !

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8. Au terme de cette année scolaire la page dubaïote se refermera pour vous, si vous aviez un mot à dire à votre équipe quel serait-il ? Un conseil ?

 

Continuer ce cap d’un établissement en développement. Aussi, si j’étais le futur proviseur, je créerai une association d’anciens élèves, en effet, cette année nous célèbrerons la réussite au baccalauréat de la sixième promotion de Terminales. Cette initiative pourrait ainsi nous permettre de garder le lien avec toutes nos anciennes promotions. 

 

9. Quelle a été votre plus belle expérience?

 

Ma plus belle expérience a été le Chili.

 

10. Avez-vous trouvez votre petit coin de paradis aux UAE ?

 

Non, pas vraiment par contre un paradis professionnel oui ! 

Toutefois, les conditions de vie dans ce pays sont agréables, garantissant sécurité et propreté, ce que j'apprécie énormément. Donc oui cela contribue quand même à certain bien être certes mais un paradis je ne sais pas…

 

11. Pourriez-vous dévoiler à notre journal votre prochaine destination ? 

 

Dans un premier temps, je retourne en France, mais je ne sais pas encore si je continuerai mon métier de proviseur. Je viens d’avoir un poste de proviseur dans un très grand lycée en France entre 1500 et 2000 élèves, de la seconde à la terminale, mais j’ignore encore où exactement. 

Je sais que si on me proposait une autre fonction en France j’accepterai, mais pour le moment le poste de proviseur.

 

12. Un dernier mot pour les professeurs de l'établissement avant votre départ ?

 

Soyez à la fois bienveillant, rigoureux et surtout motivez bien les élèves : avec de beaux projets. Encouragez-les, n’oubliez pas ceux en difficultés… Ecoutez, dialoguez et communiquez avec les uns les autres.

 

Propos recueillis par,  

Yasmine Kadi et Mary-Jo Sajjad , 1ES

Nous remercions Monsieur Le Proviseur d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Un grand merci à lui également pour tous les projets réalisés et accomplis au cours de ces neuf années de service au sein de notre établissement et nous lui souhaitons bonne chance pour la suite de son parcours professionnel.

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